Pavés de mémoire

Les pavés de mémoires inaugurés à l'initiative du CAL Charleroi

En collaboration avec l’Association pour la Mémoire de la Shoah, la Régionale de Charleroi du Centre d’Action Laïque (CAL Charleroi) a décidé de rejoindre l’initiative « Pavés de mémoire ».

Les Pavés de Mémoire sont un projet de l’artiste allemand Gunter Demnig qui rend hommage aux victimes du nazisme. Le premier pavé de mémoire est posé en 1992. Le catalogue compte aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers de pavés en Europe (plusieurs centaines en Belgique, une vingtaine dans le centre de Charleroi). 

Jacques Bufquin des Essarts

1er pavé posé à l’initiative du CAL Charleroi et inauguré le 26/10/23

Jacques Bufquin des Essarts était un libre penseur et résistant (29.09.1919 – 02.07.1944). Son pavé a été posé devant la Maison de la Laïcité de Charleroi (31 rue de France à 6000 Charleroi) le 26 octobre 2023 à 11 heures.

Le choix de Jacques Bufquin des Essarts est étroitement lié à l’histoire de la laïcité carolo et à celle du bâtiment qu’occupe le CAL Charleroi : le « Temple de la Science ». Celui-ci fût fondé par son grand-oncle Jules Bufquin des Essarts (1914) et sera le foyer centralisé des sociétés de libre pensée.

Nous avons suggéré que, symboliquement, son pavé de mémoire soit posé au 31 rue de France.

Jacques Bufquin des Essarts

Jacques Bufquin des Essarts débute ses actions de résistance en contribuant à l’organe de presse clandestine « Pro Patria » d’Ernest Guyaux. Il s’investit, par la suite, dans une mission de résistance dans un réseau visant à exfiltrer les pilotes de la R.A.F. (Royal Air Force) afin de les renvoyer, depuis le sud de la France ou d’Espagne, vers l’Angleterre. Ces missions périlleuses, en lignes ennemies, étaient primordiales, car rapatrier un pilote ou un parachutiste rescapé coûtait moins cher que d’en former de nouveaux. Au cours de la mission, il sera arrêté avec ses complices et les pilotes. Il sera interrogé et torturé sans jamais parler. Il décèdera, par asphyxie, durant son transfert dans le dernier «  train de la mort » de Compiègne vers le camp de concentration de Dachau, à l’âge de 24 ans, la nuit du 2 au 3 juillet 1944. 

Marie-Louise Isaac, épouse Gobbe

2e pavé posé à l’initiative du CAL Charleroi et inauguré le 21/02/25

Résistante et survivante (15.06.1906 – 27.03.1989), son pavé a été posé devant son habitation (9, Boulevard Mayence à 6000 Charleroi) le 21 février 2025 à 11 heures, grâce au témoignage et à l’initiative de son fils ainé Frédéric Gobbe, décédé le 22 avril 2024. 

Marie-Louise Isaac-Gobbe

Femme d’un lieutenant du génie militaire capturé, Marie-Louise Isaac-Gobbe mène des actions de résistance dès le début de la guerre. Volontaire dans un économat pour enfants de soldats de Marchienne-Docherie, elle aide des enfants juifs en leur fournissant de la nourriture.

Après l’échec de la rafle du 22 septembre 1942 à Charleroi, elle cache des enfants juifs chez elle, son logement étant placé sous la protection du consulat de Suède, neutre durant le conflit. Elle les exfiltre ensuite à la campagne (Jamiolle). Elle soutient également les réseaux de résistance avec des denrées. Après la défaite de Stalingrad et l’assasinat de bourgmestres rexistes par la résistance, les persécutions s’intensifient. La Gestapo la met sur la liste des collaborateurs juifs.

En 1944, elle aurait dû être arrêtée et fusillée lors de la tuerie du Rognac (Courcelles, 18.08.1944), mais, informée à temps, elle fuit et échappe à la capture. Elle ne reviendra chez elle qu’après la libération de Charleroi, ayant laissé ses enfants aux soins d’une gouvernante. 

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Pose et inauguration du Pavé de Jacques Bufquin des Essarts (octobre 2023)
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