Formation Ouverte en Philosophie

⚠️ Modifications dans les dates d’Avril et changement de conférencière.

La Formation Ouverte en Philosophie se veut populaire. L’accès aux cycles de conférences est gratuit pour de nombreux publics et aucun prérequis n’est demandé aux participant.es.

Les invité.es sont des chercheur.euses et professeur.es qui veulent partager leurs recherches avec un large public curieux d’apprendre tout au long de la vie. 

 

Programmation 23-24

  • Les 26 septembre, 3, 10, 17 octobre, 18h-21h

Quel rôle jouent les affects en politique ? Le cas du fascisme et son héritage philosophique par Deborah Brosteaux (ULB)

Pour une génération de théoriciens allemands contraints à l’exil, l’expérience du fascisme exigeait de repenser en profondeur les rapports entre corps et pouvoir, entre affects et politique. Les outils théoriques et critiques hérités des Lumières semblaient en effet ne plus suffire pour comprendre l’effondrement moral de l’Allemagne dans les années 1930, l’arrivée au pouvoir du national-socialisme et la mobilisation de la société en vue de la guerre totale.

Dans ce module, nous partirons du contexte de l’entre-deux-guerres allemand afin de retracer l’introduction du problème des affects et du désir en philosophie politique. Nous nous pencherons pour ce faire sur les écrits de Charlotte Beradt, Wilhelm Reich et Elias Canetti, ainsi que sur la réactualisation de ces enjeux dans l’après-guerre, à travers les travaux de Klaus Theweleit, et de Gilles Deleuze & Felix Guattari. Par des incursions dans le contemporain, nous interrogerons l’actualité de cet héritage et des scènes polémiques qui l’ont animé.

Déborah Brosteaux est docteure en philosophie, chercheuse associée au Centre de recherche de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles, et enseigne actuellement à l’ULB et à l’Université Saint-Louis. Ses recherches portent sur les affects guerriers de la modernité et sur le rôle du désir en politique

  • Les 7, 14, 21 novembre et 5 décembre, 18h-21h

Les rythmes du vivant. Repenser la nature avec Bergson par Didier Debaise (ULB)

On retient usuellement de la philosophie de Bergson les critiques radicales qu’il a adressées à l’histoire de la métaphysique : réduction du temps à de l’espace, usage immodéré des catégories de la représentation, invention d’une multitude de faux-problèmes, confiance abusive dans les formes du langage. Bergson en ce sens a ouvert la voie aux différentes critiques qui furent adressées dans la philosophie contemporaine à l’histoire de la métaphysique. Mais cette vaste entreprise de déconstruction de la métaphysique était animée par un projet qui trouve dans l’une de ses œuvres majeures L’évolution créatrice ses expressions les plus fortes et les plus systématiques: penser la nature dans ses puissances créatrices.

S’il fallait selon Bergson établir une critique de la métaphysique, c’est parce que celle-ci tendait à opacifier l’extraordinaire profusion des formes vivantes et à réduire la pluralité des histoires entrelacées des vivants. Nous chercherons dans ce cours à retracer les contours de la critique de la métaphysique, et à travers elle une certaine image de la pensée qui traverse autant la philosophie que les sciences et le sens commun.

Nous partirons de cette critique pour, dans un second temps, suivre la manière dont Bergson rend compte de cette nature vivante, où chaque être raconte les histoires, toujours contingentes et précaires, qui ont participé à son existence et la rende encore possible. Nous pourrons alors, dans un troisième temps, explorer l’actualité de la pensée bergsonienne, la manière dont son appel à une « évolution créatrice » retrouve aujourd’hui dans le cadre des bouleversements écologiques, une nouvelle actualité. 

Didier Debaise est Maître de recherche au Fonds National
de la Recherche Scientifique (FNRS) et enseigne la philosophie contemporaine à l’Université Libre de Bruxelles

  • Les 9, 16, 23, 30 janvier, 18h-21h

« Le Bauhaus : art et utopie sous la République de Weimar (1919-1933) » par Kevin Saladé (La Cambre)

De quoi le « Bauhaus » est-il le nom ? Souvent considéré comme un mouvement architectural, le « Staatliches Bauhaus » est avant tout une école résultant de la fusion de deux institutions à Weimar : l’Ecole supérieure d’art plastique et l’Ecole des arts décoratifs. Cette nouvelle école, bien que fondée par l’architecte Walter Gropius en 1919, s’inscrit dans un lent mouvement de réforme de l’enseignement de l’art et de l’architecture dont le Belge Henry van de Velde avait été l’un des protagonistes.

D’abord installée à Weimar (1919-1925), l’école est ensuite transférée à Dessau (1925-1932) et enfin à Berlin (1932-1933) : après la démission de Gropius en 1928, elle sera dirigée par Hannes Meyer (1928-1930) et Ludwig Mies van der Rohe (1930-1933). Fermé par les Nazis en 1933, le Bauhaus a ensuite fait l’objet d’une fascination ayant bien souvent entraîné des interprétations erronées. C’est dans une perspective globale d’histoire culturelle et sociale qu’il conviendra de comprendre sur quelles aspirations et quel contexte historico-culturel le Bauhaus est né.

Formé en Langues et littératures anciennes ainsi qu’en histoire de l’art à l’ULB, Kevin Saladé est actuellement directeur adjoint à La Cambre et président de la régionale du Centre d’Action Laïque de Charleroi.

  • Les 6, 13, 20, 27 février, 18h-21h

L’art de la mémoire est-il affaire d’apparences ? Perspectives sur la pensée de Kant et Yates par Marc Peeters (ULB)

L’art de la mémoire est considéré dans la tradition comme une partie de l’invention rhétorique. Toutefois il y a plus. Bien que l’esprit soit sans espace, la mémoire mobilise une représentation spatiale. Qu’en est-il donc de ces espaces de la raison ? De la création artistique à la rhétorique et de la rhétorique à la logique pure ou aux jeux vidéo, l’art de la mémoire s’incarne dans un plan d’écriture. Nous verrons que ces différentes manifestations de l’espace supposent une sorte d’apparence ou d’illusion. Est-ce à dire que l’esprit soit pure apparence ? Et les nombres, des fictions? Nous tenterons de répondre à ces questions. Voici donc quelques pistes de réflexion sur cet art étrange où l’imagination produit la raison et l’esprit lui-même.  Les leçons n’exigent aucun prérequis et sont plutôt, en un sens, ludiques.

Marc Peeters est Docteur en philosophie, Licencié en histoire du Christianisme (ULB) et titulaire d’un diplôme d’études approfondies de l’Université de Genève. Il enseigne la morale, la logique formelle, les questions de logique et tient un séminaire d’ontologie à l’Université Libre de Bruxelles.

  • Les 5, 12, 19, 26 mars, 18h-21h

Les différentes façons d’appréhender la crise écologique. Quels enjeux ? Quelles perspectives ? par Guillaume Lejeune (CAL Charleroi)

Il existe bien des façons de penser le rapport de l’humain à l’environnement et de répondre par conséquent au problème climatique actuel. Tandis que certains courants (l’antispécisme, l’hypothèse Gaïa, l’écologie profonde, …) rassemblent ceux qui considèrent que notre conception de la nature et du vivant est à repenser, d’autres (l’écosocialisme, l’écoféminisme, la sobriété volontaire, …) ont pour objet d’interroger l’humain et sa façon de faire société.  Enfin, certains mouvements (la permaculture, les villes en transition, l’écopédagogie, …) se centrent sur l’idée même de relation en faisant valoir l’importance de préserver une diversité de liens à l’environnement. À l’opposé de ces visions critiques de l’écologie, il existe aussi des personnes qui considèrent qu’il ne faut pas remettre en cause la façon dont on se lie au monde, mais qu’on peut agir sur les effets de nos comportements à travers la mise au point de techniques diverses.

L’objectif de ces conférences est de fournir un panorama des différentes mouvances écologistes. En les articulant les unes aux autres, il s’agit aussi d’en faire ressortir les enjeux respectifs.

Après des postdocs sur l’idéalisme britannique à l’Université de Liège (en tant que chargé de recherches FNRS) et à l’Université de Leipzig (en tant que boursier de la Fondation Humboldt), Guillaume Lejeune est depuis 2018 animateur au CAL Charleroi. Ses recherches portent principalement sur l’écologie et l’éducation.

  • Les 09, 16, 23 et 30 avril, 18h-21h

Développement impersonnel. L’histoire de la philosophie sous l’angle de ses pratiques. par Gaëlle Jeanmart, Alexis Filipucci, Etienne Scorier

La philosophie a originellement été associée à la connaissance et au souci de soi. Est-elle pour autant une pratique de « développement personnel »? Si elle a parfois nourri les mythes de l’identité personnelle et de l’accomplissement individuel, la philosophie n’a pas cessé non plus de déconstruire ces mythes et de faire droit à l’impersonnel sous toutes ses facettes. Elle peut même apparaître comme l’une des réponses possibles à ce grand revers dépressif de l’idéologie du développement personnel qu’on a nommé la « fatigue d’être soi ».

Dans ce cycle, nous vous proposerons d’explorer quelques auteurs (comme Spinoza ou Marx) sous leurs versants théoriques et pratiques. Cette exploration a pour ambition de fournir des aides pour mener sa vie, sans pour autant se centrer sur un « soi » à « développer ».

Gaëlle Jeanmart : Docteure en philosophie, spécialiste de philosophie antique, surtout dans le domaine des pratiques (les « exercices spirituels »). Formatrice et chercheuse à PhiloCité depuis 2013. Son dernier livre : Comment devenir un philosophe grec ?, PUF, 2023.

Alexis Filipucci : Docteur en philosophie, spécialiste de philosophie comparée (Inde, Tibet, philosophie franco-allemande contemporaine), Alexis Filipucci est formateur et chercheur à PhiloCité depuis 2016. Son travail actuel porte principalement sur les problématiques liées au système des soins de santé.

Etienne Scorier : praticien généraliste, plasticien et analyste, animateur et formateur à PhiloCité Recherches et au Réseau Egalité où il mène actuellement une recherche participative autour de l’expérimentalisme démocratique.

  • Les 14, 21, 28 mai, 4 juin, 18h-21h

Souffrons-nous d’un manque de volonté ? Éclairage antique (Platon, Aristote) et contemporain (Davidson) par Nicolas Zaks (ULB)

Comment expliquer que quelqu’un continue à fumer malgré la conscience des dangers que cela implique ? Pourquoi nous arrive-t-il d’engloutir notre nourriture alors que nous savons que c’est socialement inacceptable ? De vérifier qu’une porte est fermée alors que nous savons pertinemment qu’elle l’est ? Est-il possible d’aller à l’encontre de notre propre raison ? Ces questions, mieux connues des philosophes comme des exemples de « faiblesse de la volonté » ou du « paradoxe de l’irrationalité », ont fait l’objet de vifs débats dans la tradition philosophique. Le présent module offre une opportunité de se plonger dans ces débats complexes.

Dans la première partie, nous nous pencherons sur la façon dont les philosophes de l’Antiquité grecque ont conceptualisé la faiblesse de la volonté (appelée ‘akrasia’ en grec). Nous nous demanderons si ce concept se heurte à l’intellectualisme socratique, puis nous étudierons comment les théories psychologiques développées par Platon et Aristote permettent d’expliquer l’akrasia. Une fois le traitement antique de l’akrasia bien compris, nous aborderons son traitement contemporain. Dans la deuxième partie de ce module, nous examinerons si le philosophe de l’action, Donald Davidson, a raison de soutenir que l’inconscient freudien et la compartimentation mentale qu’il suppose offrent une cadre conceptuel adéquat pour résoudre les paradoxes de l’irrationalité de l’action humaine.

Docteur en philosophie, Nicolas Zaks est actuellement chargé de recherches FNRS à l’Université Libre de Bruxelles.

INFOS PRATQUES

Attention : Seule une demande d’inscription auprès du secrétariat 071/53.91.72 ou info@cal-charleroi.be sera prise en compte.

La Formation Ouverte en Philosophie a lieu le mardi soir au CAL Charleroi.

La séance débute à 18h et se termine à 21h. Il y a une pause de 19h30 à 19h45.

Tarif :

  • Gratuit pour les étudiant.es, les chômeur.euses, et personnes BIM (revenus mutuelle) moyennant présentation des documents en attestant
  • 8 € par séance ou 25 € par cycle (4 séances) ou 85€ pour l’année (accès à toutes les conférences)

Lieu: CAL Charleroi – rue de France, 31 – 6000 Charleroi  

Réservation indispensable: CAL Charleroi : 071/53.91.72 – info@cal-charleroi.be 

Une activité en partenariat avec ULB – Extension ULB 

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